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10 juin 2009 3 10 /06 /juin /2009 14:32

Bon, vu que la semaine avec Roland a été très chargée et que je manque cruellement de temps pour tenir ce blog, je vais être obligé de faire des coupes rases. Je vous épargnerai donc le récit de la journée du 18 mai que nous avons employée à parcourir le Spigolo, une petite voie d'une centaine de mètres à Rochefort Samson, très sympathique mais un peu trop débonnaire.
Passons donc directement à la journée du 19 mai où nous attaquons le Nid d'Aigle à Presles.

Situation

Itinéraire
Nous avons beau eu prendre la précaution de partir de bonne heure, il fait une chaleur accablante. Aussi nous avons déjà perdu pas mal d'eau avant d'arriver au pied de la voie.

Photo Roland V.
Je pars dans la première longueur en 4+. C'est facile donc...sauf que les premières longueurs ne sont jamais faciles. On est à froid et il faut se mettre dans l'état d'esprit adéquat pour être à l'écoute du rocher et puis il y a le poids des 250 mètres de verticale au-dessus de nos têtes qui fait que le corps rechigne silencieusement...

Au relais de la première longueur : plus que dix et on est en haut...

Roland au départ de la deuxième longueur qui réserve un passage pas évident dans une fissure large très patinée.


Photo Roland V.
La troisième longueur, rando dans la grotte. Le topo juge inintéressantes ces trois premières longueurs sans grosses difficultés et conseille de les éviter en montant tout droit par les premières longueurs de l'As, plus difficiles.
Ce n'est pas du tout mon point de vue, c'est excellent de passer dans cette grotte et puis l'itinéraire est plus esthétique et logique avec le départ classique qui suit la croupe de ce gros pilier gris et nous fait traverser un beau morceau de falaise en latéral.

Photo Roland V.

On est en train de grimper quand on entend soudain des sifflements peu rassurants, d'autant plus que j'ai oublié mon casque...Puis on voit des cordes tomber d'en haut des grands surplombs et peu de temps après des gars apparaissent sur ce grand pendulaire qui doit faire plus de 100 mètres...
Roland engage la conversation ce qui nous permet d'apprendre que ce sont des jeunes en formation travaux acrobatiques. Puis chacun retourne à son occupation de la journée : le rappel, suivi d'une éprouvante remontée sur corde pour eux et la suite de la voie pour nous.

Au cinquième Relais sur la vire médiane. Après un passage raide on débouche sur un couloir herbeux puis un autre passage plus vertical permet de rejoindre la vire. Je me suis assuré sur une vieille sangle que j'ai trouvé sur un bloc dans le couloir herbeux puis c'est pas très rassuré que je suis allé chercher le premier spit à 3 ou 4 mètres de haut sur la dalle.
Quand Roland arrive sur le passage je l'entends raller : "T'es complètement barjo d'être monté jusque là-haut sans rien, t'avez un relais au pied de la dalle, tu l'as pas vu ?

-  Ben non..mais j'avais la sangle en dessous...

- Tu parles ! t'as vu la gueule de ta sangle  ? Si tu tombais là tu serais descendu jusqu'au relais 30 mètres plus bas et moi je finissais en prison...".

Photo Roland V.
Quand Roland arrive à la vire, il se remet à gueuler : "Où est-ce que t'es allé là ? Tu veux vraiment y aller là au dessus ? Va falloir travailler ton sens de l'itinéraire...". Bon je me suis planté d'itinéraire et j'allais partir dans des choses beaucoup plus compliquées...

Roland me fait revenir dans le droit chemin et me fait repartir en tête en guise de sanction.

Au départ de L6


Roland dans je ne sais plus quelle longueur : L8 ou L9 certainement. Ca se mélange un peu dans ma tête d'autant plus que j'ai fait une autre erreur d'itinéraire qui m'a encore valu un "Bon ben tu repars en tête ça t'apprendra !"

Grande ambiance de parois, il commence à avoir sacrément du gaz...

Photo Roland V.
Au départ de la dixième longueur en 6a.

Roland à R9.

Photo Roland V.

Photo Roland V.
La suite de L10, Roland m'avait dit pour me motiver à partir en tête qu'elle n'était vraiment pas difficile et très plaisante. Ben ma foi, il ne m'avait pas menti....

 



Roland dans L10, il grimpe encore pas mal le papy avec son lumbago...

Photo Roland V.
Traversée aérienne entre L10 et L11 qu'on a préféré faire séparement pour limiter le tirage.

Au dixième relais, sous nos pieds un vide béant. De plus, il y a un vent assez fort dont nous sommes plus ou moins abrités mais qui agite violement les arbres 200 mètres plus bas. Les houppiers secoués en tout sens ressemblent à une mer végétale démontée ; vaut mieux ne pas trop regarder sous peine de ressentir une étrange sensation de vertige mêlé à du mal de mer...


Photo Roland V.
Dans la onzième et dernière longueur, un 5+ déversant et athlétique, beaucoup plus dur que la longueur en 6a. Roland a réussi à me convaincre de partir en tête : "comme ça t'aura fait les deux longueurs clés !"

Vers la fin de la longueur, je trouve un relais sous un surplomb. Je me doute bien que ça doit pouvoir sortir en haut d'une traite mais, un brin fatigué, je fais tout de même le relais ici et laisse donc à l'ancien l'honneur de terminer la voie.

Arrivé au sommet nous finissons tous les deux le peu d'eau qui reste dans nos bouteilles, puis nous partons à la recherche des rappels de descente. Les grosses chutes de neige de cet hiver ont plié les buis qui recouvrent maintenant les sentiers. Au bout d'une demi heure à crapahuter dans cet jungle, on abandonne : on est bon pour faire le tour à pied.
Ce sera une bonne bavante dans les buis et les éboulis en plein soleil, le tout avec la bouche sèche et le bar des grottes de Choranche en ligne de mire, loin de l'autre côté du vallon...
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