Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
11 février 2010 4 11 /02 /février /2010 15:18

En ce jeudi de fin janvier, il fait froid, très froid et il y a pas mal de vent. Cependant le ciel est dégagé et j'ai une journée de libre que je n'ai aucune envie de passer enfermé à l'intérieur. J'accepte donc volontiers la proposition de Max de me faire découvrir une voie qu'il affectionne particulièrement : le Pilier Ouest d'Autridge dans les Gorges de l'Ardèche.

trace

                                 Tracé approximatif de la partie supérieure de la voie (4 dernières longueurs)

Cette voie est née en 1973 du génie de Jean Gilly qui a su imaginer un itinéraire logique et magnifique sur cet impressionnant monolithe de calcaire. Elle a été rééquipé "béton" 30 ans plus tard par C. Bernard.

01

                                  Max dans le très beau dièdre de la deuxième longueur (5 b).

Au pied de la voie nous sommes à l'abri du vent et avec le soleil, il fait presque bon. Je pars en tête et, sur les conseils de Max, je saute le premier relais pour faire une belle longueur d'une quarantaine de mètres qui me conduit au très confortable deuxième relais, situé dans une petite grotte. L'équipement est un peu excessif mais il permet de se concentrer sur l'escalade, sans se prendre la tête et aujourd'hui ça me satisfait pleinement.

02                                    Max au départ de L3 (6a+).

03M

Partie supérieure de L3 (Photo Max).

04M

                                            Arrivée à R3 (Photo Max).

La troisième longueur suit une fissure prisue et physique conduisant à un magnifique Genévrier de Phénicie qui déploie ses branches tentaculaires au dessus du vide.

05M

                                                 (photo Max)

06M                                              Dans la quatrième longueur (Photo Max).

07

             Max arrive sur la vire de R4.

Je pars dans L4 qui cote 6b. L'escalade s'effectue sur des petites prises et franchit un bombé au dessus de R3. Ca doit être une très belle longueur d'escalade libre mais pour moi ce sera surtout du tire aux clous : on se refait pas !...Nous atteignons ainsi la vire qui marque le milieu de la voie, à partir de là nous serons un peu plus exposés au vent mais rien de bien méchant, l'escalade reste agréable.
J'enchaîne avec la cinquième longueur en 5c pour tenter de me convaincre que je suis capable de faire autre chose que de me tirer sur des spits...

08                                          Max au départ de L6, le crux...

Max hérite donc du crux : la 6ème longueur en 6b+. Il faut franchir un bombé bien marqué, on peut tirer aux clous mais ceux-ci étant un petit peu éloignés c'est plutôt du A1 que du A0.

09M                            J'entame la petite traversée assez fine qui marque la fin de L6 (photo Max).

10Max à R6 en compagnie d'un vénérable Genévrier de Phénicie. Certains d'entre eux vivent accrochés aux parois des Gorges depuis plus de 2500 ans !...


La septième longueur en 6b m'oblige à faire un peu d'escalade libre délicate car les points ne sont pas assez proches pour faire du A0...Tant mieux car l'escalade est très belle sur ce rocher fantastique.


11
Max dans la traversée au début de la 8ème et dernière longueur.

 

12M

              





















     
                       (photo Max)


13M                   Sur la fin de la dernière longueur avec l'Ardèche en contrebas (photo Max)

La dernière longueur en 6a+ est assez exigeante avec deux passages délicats mais elle est très belle. Cette longueur est optionnelle, mieux vaut donc l'éviter si vous êtes complètement daubés mais ce serait quand même dommage car c'est le clou du spectacle !

Cet itinéraire fut ma première grande voie en territoire ardéchois et elle m'a vraiment comblé. Il faut dire qu'elle ne manque pas d'attraits : cadre magnifique, ambiance de bout du monde (du moins en hiver), rocher impeccable, itinéraire intelligent, relais tout confort...Quand à l'équipement ceux qui sont à l'aise dans ce niveau de difficulté le trouveront certainement excessif mais il permet à ceux qui, comme moi, galèrent encore dans le 5+ de pouvoir découvrir cette petite merveille en toute quiétude.


Je ne peux terminer cet article sans une pensée pour Jean Gilly à qui l'on doit l'ouverture de cette voie. C'est aussi lui qui la fit découvrir à Max dont il était le professeur d'EPS. Je n'ai pas eu la chance de le connaître directement mais je suis convaincu que celui qui a ouvert ce chef d'oeuvre à coup de pitons et de coins de bois mérite largement tous les éloges que j'ai entendus à son sujet. En tout cas, sa présence en ce lieu n'est pas plus près de disparaître que celle des genévriers qui l'habitent depuis des millénaires.

Partager cet article
Repost0